CHEFS NAZIS.
HANS FRANK, LE BOURREAU DE LA POLOGNE.
Hans Frank adhéra au parti nazi, en 1923, et il participa au putsch raté à Munich, la même année. Docteur en droit, il fut l'avocat de la cause nazie, défendant les militants sous la République de Weimar. En 1934, il devint Ministre du Reich sans portefeuille mais continua sa carrière de juriste. En Octobre 1939, il est nommé par Hitler "Gouverneur général des provinces polonaises occupées", poste qu'il occupa jusqu'en 1945. Vivant dans le luxe et la corruption, au château de Wavel, à Cracovie, son train de vie ahurissant fut décrit par le diplomate et écrivain italien, Curzio Malaparte, dans son roman Kaputt.
Frank participa à la destruction des élites polonaises et à l'extermination des juifs, même s'il s'opposa régulièrement à la hiérarchie SS et à Himmler.
Il fut jugé au procès de Nuremberg, condamné à mort et pendu, en 1946.
ERICH KOCH, LE PETIT STALINE.
Erich Koch est fils d'un commerçant allemand qui se destina à la fonction publique. Membre du parti nazi dès 1922, il devint Gauleiter de la Prusse-Orientale en 1928 et député au Reichstag en 1930. Il fait partie de la mouvance socialisante derrière les frères Strasser qui furent éliminés par Hitler au début des années 30. Vieux militant du Parti, il a un accès direct au Führer et agit comme bon lui semble dans son Gau.
Après l'attaque de l'URSS par les armées allemandes, en juin 1941, il devint Commissaire du Reich en Ukraine, sous l'autorité, toute théorique, du Ministre des Territoires Occupés à l'Est, Alfred Rosenberg. Il mit en coupe réglée l'Ukraine, et fut un adepte du travail forcé et des réquisitions arbitraires. Surnommé "le petit Staline" pour sa férocité, Koch vivait dans la luxure et la corruption. Ses exactions sur la population ukrainienne lui mirent à dos Rosenberg et les militaires, mais Hitler le soutint jusqu'à la fin.
Arrêté en mai 1945 par les britanniques, il fut extradé en Pologne, en 1950. Son procès commença fin 1958 et il fut condamné à mort.
Son exécution ne fut jamais exécutée et il mourut en prison, en 1986, à l'âge de 90 ans. Le fait que Staline n'ait pas fait exécuter Koch reste un mystère.
ALFRED ROSENBERG, LE THEORICIEN.
Alfred Rosenberg est issu d'une famille germano-balte. Il étudia l'architecture à Moscou et s'exila à Munich après la révolution bolchevik, en 1918. Un brin mystique, il adhéra aux théories racistes de Dietrich Eckart qui le présenta à Hitler. Il adhéra dès 1920 au parti nazi et devint le rédacteur en chef du Völkischer Beobachter, journal du parti. Il devient le théoricien du NSDAP en diffusant notamment, une pensée antisémite et antibolchevik en stigmatisant le judéo-bolchevisme dans son ouvrage, "Peste en Russie". Familier du Führer, il est, malgré tout, marginalisé dans le parti. Toutefois il est nommé, après l'invasion de l'URSS, le 16 juillet 1941, Ministre des Territoires Occupés à l'Est, poste où il eut, de fait, peu de pouvoir, étant concurrencé dans ce domaine par la SS de Himmler. Il a, néanmoins, une responsabilité dans les massacres perpétrés à l'Est, qui ont eu lieu sur des territoires sous sa responsabilité théorique et il est surtout coupable d'avoir diffusé un antisémitisme obsessionnel qui a permis la Shoah.
Jugé au procès de Nuremberg, il est déclaré coupable, condamné à mortet pendu le 16 octobre 1946.
Son Journal a été publié en 2015.
HERMAN GOERING, LE N°2 DU REGIME NAZI.
Herman Goering fut le dauphin d'Hitler, sous le IIIeme Reich. Commandant en chef de la Luftwaffe, l'aviation allemande et du Plan de 4 ans, organisme qui planifiait toute l'économie du Reich, il était après le Führer, l'homme le plus puissant d'Allemagne, avec son concurrent SS Heinrich Himmler. En tant que chef de la planification économique, il oeuvre à l'aryanisation de l'économie allemande et spolie les juifs de leurs entreprises et de leurs biens. Il manda Heydrich, chef du RSHA, dans un ordre daté du 31 juillet 1941, à régler le problème "Juif". Même s'il ne fut pas au coeur, comme Himmler, de l'exécution de la Solution finale du problème juif, faite par la SS, il fut le créateur des camps de concentration et il participa à l'élimination des déportés via le travail forcé, dans les usines du Reich qui dépendaient souvent de lui.
Corrompu et toxicomane, il tomba progressivement en disgrâce auprès d'Hitler, notamment pour son incapacité à contrer les bombardements alliés sur l'Allemagne.
Après la guerre, il négocia sa réedition auprès des alliés, pour ne pas tomber dans les mains des soviétiques et fut jugé au procès de Nuremberg, en 1946, où il était l'accusé "star".
Condamné à mort, il réussit à se suicider au cyanure, la veille de son exécution per pendaison, le 15 octobre 1946. François Kersaudy a écrit une biographie du personnage.
ERNST KALTENBRUNNER, LE SCARFACE SS.
Ernst Kaltenbrunner est originaire de la région de Linz, en Autriche. En 1932, il adhéra au parti nazi autrichien avec Adolf Eichmann, une connaissance. Après l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne, il est nommé par Himmler, chef de la SS en Autriche. Après l'assassinat d'Heydrich, en mai 1942, il est nommé à sa place à la tête de l'Office de Sécurité du Reich (RSHA) organisme concentrant tous les pouvoirs de police en Allemagne et dans les territoires occupés et participe à l'exécution de la Solution finale par son contrôle sur les camps d'extermination.
A la fin de la guerre, il se cacha avec sa jeune maîtresse dans les Alpes autrichiennes mais fut capturé par les alliés le 12 mai 1945. Accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, il est jugé au Procès de Nuremberg, en 1946 avec d'autres dignitaires nazis.
Reconnu coupable, il est condamné à mort et pendu le 16 octobre 1946.